La Bourgogne, le retour !

Nombre de messages : 6 Localisation : Bourgogne Date d'inscription : 03/02/2011

- De grâce Euguénie, nous n’avons pas tout notre temps ! Le cocher perd patience, et je dois dire que moi aussi ! Tu y arrives avec cette fiche robe par Aristote ?
- Ma Dame aime trop les fanfreluches !
- Foutaises, je veux être la plus belle, voilà tout !

Arrogante, prétentieuse, presque mégalo. Voilà ce que devait supporter la pauvre suivante à longueur de journée. Non pas que sa petite protégée n’était point adorable, mais elle pouvait être très imbue d’elle-même. Elle aimait les belles choses, et les belles choses aimaient Apolline. Elle sortit de sa demeure en Bourgogne, vêtue de bleu, comme à l’accoutumée. Le cocher l’aida à gravir les marches de la voiture, et c’est toujours suivie de la brave Euguénie qu’elle prit place. Le trajet était long jusqu’en Flandre, mais il était de son devoir de Diplomate Bourguignonne de se présenter auprès de son homologue. De plus, l’on disait que ce Comté était fort joli. Pendant le trajet, le front appuyé contre la petite fenêtre, les pensées d’Apolline étaient dirigées vers sa sœur, celle à qui elle succédait aujourd’hui, et elle avait l’espérance d’être à la hauteur de cette dernière. Une demi-douzaine de macarons et de nombreuses parties de cartes plus tard, elle posa le pied sur le sol étranger à la Damoiselle. Fière, c’est la tête haute qu’elle parcourue la distance qui la séparée de la tour Sainte Catherine. C’est devant des gardes aux armes étrangères qu’elle se présenta :

-Le bonjour, je me nomme Apolline De Castelmaure-Caurel, pourriez-vous prévenir qui de droit que la nouvelle Diplomate Bourguignonne vient d’arriver ?

Théalie arpentait une fois de plus les couloirs de la tour. Elle n'était pas la seule mais ces temps ci c'était monnaie courante vue les récents évènements dans ses ambassades.
En passant non loin de la porte elle entendit quelqu'un se présenter. plutôt que de la faire patienter trop longtemps dans le froid, elle prit les devants et vint à la rencontre de l'ambassadrice.

Elle héla un page :

Hé toi ! Va chercher le chancelier, dis lui que l'on a une invitée à accueillir !

Puis elle prit la direction des portes, fit une révérence à la nouvelle venue et se présenta :

Enchantée excellence, je suis Théalie, ambassadrice flamande.
Je vous prie de bien vouloir me suivre dans un endroit plus convenable et moins... venteux.

D'un geste du bras elle l'invita à entrer puis marcha dans le couloir, bifurquant à droite pour atteindre une salle ou un feu ronflait dans l'âtre.

Le chancelier ne va pas tarder, en l'attendant, puis je vous servir un rafraichissement ou une collation ?

Petit sourire en direction de l'ambassadrice qui devait être fatiguée par le voyage.

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Dans le Nôôôôôôrd il fait froid d’abôôôôôrd ! Vêtue d’un simple lainage bleu, la Castelmaure ne se le fit pas dire deux fois, à peine l’on lui proposa qu’elle emboita le pas de la Diplomate Flamande.

Enchantée, Excellence. Je suis Apolline de Castelmaure, la nouvelle Diplomate Bourguignonne.

Et ça va tout droit, ça tourne à droite. L’architecture sombre lui donna des frissons.

Une collation dites-vous ? Pourquoi pas, les Flamands doivent bien avoir quelques spécialités que je serais ravie de goûter.

La collation acceptée, Théalie prit une petite cloche qu'elle fit tintinnabuler. Un page arriva, s'inclina et attendit les ordres.

Apporte de la tisane et un plateau de biscuits.

L'on vit alors le jeune garçon sortir, faire un tour aux cuisines, voila ce qu'ils appréciaient, on leur donnait en général un biscuit pour les faire patienter le temps de préparer le plateau.
Théalie fit un léger sourire en voyant la porte se refermer et en entendant les pas du page qui courrait dans le couloir.

Elle se tourna vers l'ambassadrice.

Je vous en prie prenez place.

A disposition, plusieurs fauteuils près de la cheminée. Elle même s'y installa.

Ambassadrice de Bourgogne m'avez vous dit ? j'ai bien connue une de vos prédécesseurs, dame Eoline. J'ai appris récemment d'ailleurs qu'elle n'était plus de ce monde...

Comment s'appelait cette bourguignonne déjà ? Théa ne s'en souvenait déjà plus... Laissant cela de côté, elle vit pour son plus grand plaisir, le petit page revenir et poser un plateau sur le lequel trônait une magnifique théière. Elle le remercia puis s'attela à la tâche de servir la damoiselle.
Deux tasses de tisane, une assiette de douceurs flamandes, principalement des spéculoos et des cuberdons.

Je vous en pris, servez vous, je pense que le chancelier, son excellence Guichard devrait arriver d'un moment à un autre. Autant profiter de ce petit intermède pour vous détendre avant de vous plonger dans le travail !

Un léger sourire s'afficha sur ses lèvres. Après tout elle même prenait plaisir à cet intermède, entre deux affaires importantes, voila qui lui changeait les idées.

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Elle prit place dans l’un des fauteuils moelleux de la pièce où la chaleur l’envahissait, la plongeant dans un état second. Le trajet avait été long, et même si elle avait passé son temps à jouer aux cartes, la fatigue l’a gagna rapidement. Elle secoua la tête, prit sa tasse de tisane et but plusieurs gorgées du breuvage brûlant, avant de piocher dans le plateau de biscuits.

-« Eoline dites-vous ? Je ne connais point, cela doit sûrement remonter. Mon prédécesseur n’est autre que ma sœur, avant elle j’avoue que je ne m’y suis pas trop, pour ainsi dire pas du tout intéressée. »

Elle marqua une pause, se saisissant d’un autre biscuit.

-« Vos biscuits sont un délice, je pourrais en emmener quelques-uns ? Les Diplomates Bourguignons seraient ravis, c’est certain. »

Stop les biscuits, si elle continuait sur ce rythme non seulement son interlocutrice la prendrait pour une goinfre, mais en plus, elle finirait par ne plus rentrer dans sa robe. C’est qu’elle y tenait à sa fine taille, la Peste.

-« Puisqu’il semblerait que nous ayons notre temps, pourriez-vous me parler des Flandres ? »

Guichard arriva, essoufflé d'avoir traversé au pas de charge la Chancellerie en provenance de la salle du Conseil flamand au Château attenant.

- Madame, je vous prie de m'excuser de vous avoir fait patienter. Les bureaux sont nombreux et les distances telles... je rêve qu'un jour on puisse inventer une machine qui puisse permettre de communiquer à distance.

Il reprit une dernière fois sa respiration et réajusta son mantel.

Je me nomme Guichard d'Assault et suis le Chancelier des Flandres. Soyez la bienvenue en nos terres froides, mais peuplées de gens au cœur chaud.
Je vois que Dame Théalie s'est aimablement chargée de vous accueillir et vous faire patienter pour palier à mon retard. Lui sourit. Grâce lui en soit rendue.

Vous venez donc représenter la Bourgogne? Est-il vrai que votre prédécesseur était votre sœur, ainsi que je vous entendais le dire en arrivant? Et est-il aussi vrai que c'est elle qui aurait accédé au Trône de France lors de l'abdication de Sa Majesté Levan le troisième?

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Ben non, ce n’est pas aujourd’hui qu’on lui conterait les Flandres. A peine eut-elle finie sa phrase, que le Chancelier tant attendu vint montrer le bout de son nez. Oh elle était ravie de le voir, avec un peu de chance, il lui présenterait son homologue et ils pourraient enfin se mettre à parler sérieusement. Toutefois, elle était plutôt de nature curieuse, et quelques histoires d’une esquisse drôlerie concernant son Comté d’attache n’aurait pas été de trop. Néanmoins, elle se leva, salua comme il se devait Messire Guichard d'Assault, et de répondre à des questions dont elle commençait à se lasser. Mais elle était fille de bonne famille, belle et peste. Sourire qu’elle se veut rendre naturel, avant de répondre au Chancelier :

-« Tout cela est bien vrai, mon cher. Enchantée, Apolline De Castelmaure. »

La nouvelle arrivante semblait charmante et de haute éducation.
Guichard lui répondit par une discrète inclinaison de la tête et un sourire.

- Le plaisir est pour moi, Madame. C'est un honneur de pouvoir vous accueillir à la Tour Sainte Catherine.
Je vais faire le nécessaire pour faciliter votre installation à l'ambassade et demander à ce qu'on y mène vos bagages.

Votre homologue flamand est l'ambassadeur Aidan. Mais il se trouve que je ne l'ai pas revu depuis fort longtemps. En attendant de le voir réapparaître, ou que je puisse nommer quelqu'un à sa place, je serai votre interlocuteur.

Puis-je vous demander votre lettre de créance? Il me faudra l'afficher en bonne vue à votre ambassade.

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Elle répondit d’un sourire au Messire Guichard, avant de faire comprendre d’un signe de la main à sa suivante de lui apporter se lettre de Créance. Lette qui une fois en sa possession fut donnée à son interlocuteur :

Citation :: À qui de droit,

Par la présente lettre de marque nous attestons de l’identité et de la charge remise à son porteur.

Ainsi, nous, Della de Volvent, Chambellan de Bourgogne, confirmons :

Que damoiselle Apolline de Castelmaure-Caurel est bien ambassadeur auprès des Flandres et représentera par ses fonctions le Duché de Bourgogne à l’étranger.

Afin d’attester ce présent écrit, nous y apposons notre signature.

Faict le 30ème jour du mois de janvier de l’an 1459.

Della de Volvent d'Amahir-Euphor,
Chambellan de Bourgogne.

-"Et bien, j’ai de la chance, peu de personnes pourraient se vanter d’avoir eu comme homologue d’attente le Chancelier."

Autre sourire colgate de la Peste.

Guichard jeta un rapide coup d'œil au document.

- Je vous remercie: cette lettre sera affichée sous peu à l'ambassade.

De l'ample manche de son mantel il tira un trousseau de clés et pris quelques instants pour trouver celle qu'il cherchait.

- Voici la clé de votre ambassade, Excellence. Je vous y souhaite bonne installation.

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-" Fort bien Chancelier. Je vous y attends donc, à moins que vous me trouviez un homologue rapidement."

Et la Peste Castelmaure d'emprunter les nombreux couloirs afin d'y trouver son bureau.

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